Risques liés au recul glaciaire

La généralisation du recul glaciaire dans l'Arc alpin multiplie des situations que l'on sait risquées. En particulier les lacs proglaciaires qui se multiplient un peu partout et qui menacent de déferlement les populations en dessous ; ils obligent à un suivit régulier et à des actions de vidange rapides et efficaces. Poche d'eau intra-glaciaire et chutes de séracs peuvent également être à l'origine de catastrophe ; mais leur prédiction est plus difficile car aléatoire. Enfin le recul et la disparition des glaciers bouleverse un équilibre climatique local avec ses conséquences sur l'écosystème montagnard.

Deux guides devant la partie frontale du Glacier de Tête Rousse qui, en 1892, avait cédé1- Les ruptures de poches d'eau Ci-dessous à gauche, la mise en place d'une poche d'eau. La vidange d'une poche peut être progressive (l'exutoire est quelquefois impossible à détecter) ou brutale (généralement lorsque la pression hydrostatique développée dans le réservoir excède celle de la glace environnante). Cette pression expulse alors un bouchon de glace de taille importante. Lors de la catastrophe de Saint Gervais, en 1892, on estime que celui du glacier de Tête Rousse mesurait environ 30 m de diamètre. La libération soudaine d'une grande quantité d'eau peut ensuite générer une lave torrentielle, comme ce fut le cas à Tête Rousse. (shémas du Cémagref)

2- La formation de lacs proglaciaires Ces lacs se forment en aval du glacier lorsque les eaux de ruissellement s'accumulent derrière un barrage, le plus souvent morainique. Lorsque le glacier recule, l'ancienne moraine frontale joue ce rôle de barrage. Lorsqu'elle se trouve déstabilisée, le lac se vidange. Ci-contre à gauche, les processus de rupture par submersion. A droite, rupture par infiltration du barrage, phénomène dit de "renard". Schémas du Cémagref

3-Chutes de séracs parfois à l'origine de déclenchement d'avalanches

4-Déstabilisation de terrain sous- et péri-glaciaire

On peut raisonnablement penser que les glaciers concourrent actuellement à la stabilisation (par gel et pesanteur) d'un certain nombre de terrains superficiels. Une fonte importante des glaciers et un dégel des terrains associés pourraient induire des glissements de terrain importants.

5-Baisse de l'approvisionnement en eau des lacs et courts d'eau inférieurs

En saison estivale ce sont les glaciers qui soutiennent le niveau d'eau des lacs et courts d'eau inférieurs. Une disparition des glaciers engendrerait un assèchement progressif des nappes phréatiques de montagne, des sources, courts d'eau, lacs. Cela poserait des problèmes pour l'approvisionnement en eau des population ainsi que pour leur fourniture en électricité (lacs de barrage à turbine EDF).

6-Modifications climatiques

L'énorme masse froide que représente le glacier influe sur l'équilibre climatique local. La rupture de cet équilibre pourrait avoir des répercussions sur le micro-climat lui-même ainsi que sur l'écosystème (disparition d'espèces).

7-Conséquences touristiques

L'histoire des peuples de montagne est étroitement liée à leurs montagnes et glaciers. Leur disparition annoncée atriste et renforce le sentiment d'incompréhension vis à vis des politiques, incapables d'agir. Plus matériellement, la moitier des stations de ski d'été sont aujourd'hui fermées. Les guides de haute montagne voient un grand nombre de leur course glaciaire se transformer en simple randonnées de haute altitude ; de plus, beaucoup de glacier deviennent rapidement impraticables en raison de la glace vive et des crevasses qui affleurent..